Revenue des Championnats d’Europe cet été avec une belle médaille d’argent au 4x400m, Agnès Raharolahy fait parler d’elle depuis quelques années sur les pistes d’athlétisme. Elle qui avait commencé l’athlé par passion, s’est entraînée dur année après année, jusqu’en 2014 et son titre européen au 4x400m, qui a été un tournant dans sa carrière.
Rencontre avec cette compétitrice, qui avance dans la vie comme sur la piste avec grande détermination !
Aviez-vous envisagé une autre trajectoire que celle de sportif de haut niveau ?
« J’étais en première année de fac quand le sport a commencé à prendre plus de place dans ma vie, mais je ne me suis jamais dit que mon sport allait être professionnel et que j’allais réussir à en vivre un peu. Je pensais que j’allais devoir faire autre chose à côté. »
Donc vous avez continué vos études jusqu’au master ?
« Je réfléchissais un peu à mon après-carrière, mais je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. J’ai plutôt choisi des études qui pouvaient coller avec le sport : licence en langues, puis formation pour devenir prof. Aujourd’hui j’ai un master, mais je ne sais pas encore ce que je ferai après ma carrière. »
Est-ce que vous préparez justement votre après carrière en parallèle ?
« Le sport prend du temps, de la place et de l’énergie au quotidien. Comme je suis à fond dans le sport, c’est difficile de se motiver pour faire quelque chose à côté, surtout parce que je n’ai pas encore défini mon projet professionnel. »
En tant qu’athlète de haut niveau, êtes-vous accompagnée pour préparer cette après carrière ?
« C’est à nous de demander, de trouver. Beaucoup de personnes de mon entourage, et notamment mon entraîneur, me pousse à la préparer. En réalité, il y a plein de choses qui sont mises en place, mais on n’est pas forcément au courant. »
On dit beaucoup que l’expérience sportive de haut niveau pourrait apporter dans le monde de l’entreprise, qu’en pensez-vous ?
« C’est vrai qu’il y a souvent des rapprochements entre les deux et ce n’est pas pour rien. Les sportifs ont une grosse capacité de travail, d’acharnement. Nous ce qu’on cherche, c’est la performance, et les entreprises c’est la même chose ! On est aussi très à l’écoute, de notre entraîneur par exemple. Dans l’entreprise je pense que c’est pareil, il faut écouter, s’entourer, ne pas travailler tout seul. »
A l’inverse, quels obstacles voyez-vous à passer d’un monde à l’autre ?
« Ces deux mondes sont quand même différents, dans le sens où le sport est un loisir et un jeu à l’origine, alors que dans l’entreprise, les choses deviennent sérieuses et ne sont plus du tout un jeu. Ce n’est pas tout à fait la même approche. »
Y a-t-il une figure ou un modèle selon vous, qui illustre ce lien entre monde du sport et monde de l’entreprise ?
« Les entreprises qui accompagnent les sportifs et sont prêtes à les accueillir, en les aidant dans leur formation jusqu’à leur proposer un job, ça c’est un modèle ! Elles ne sont pas faciles à trouver, ces entreprises qui sont aussi prêtes à nous accompagner et nous former pendant notre carrière… Et pourtant, c’est l’idéal pour un athlète de haut niveau ! »
Aujourd’hui, quel conseil ou information qui vous a manqué au début de votre carrière donneriez-vous ?
« Ce serait de ne pas hésiter à poser des questions autour de soi, et à se tourner vers les personnes qui peuvent avoir des informations et les guider. Ce que je n’ai pas fait parce que je n’étais pas au courant. Il y a des choses qui peuvent être mises en place très tôt, mais il faut être au courant dès le début. »